Une section « coup de gueule »

24 mars 2013, 26 janvier 2014 : même combat

         Les crétins sont de sortie sur Paris. Toutes religions débilisantes confondues, à 14h30, c’est une armée d’imbéciles de France va se lever pour clamer à corps et à cris qu’il ne faut pas que les LGBT aient droit à la reconnaissance dans la société et au respect. Les slogans de haine vont fuser de toute part, attestant de l’ignorance et de la crédulité de ceux qui vont les proférer. Oyez-oyez, les crétins sont de sortie sur Paris aujourd’hui ... et il n’a jamais fait aussi bon de vivre en province !

         Nous y voilà, mon côté « gueulard » a besoin de s’exprimer. Ce n’est pas un trait caractéristique de ma personnalité au quotidien, mais il arrive que lorsque les circonstances l’imposent, je me mettre à maugréer sans relâche jusqu’à ce que j’aie trouvé l’occasion de partager mon aigreur. Et actuellement, mon aigreur se situe dans la rue, mais aussi dans les foyers de gens qui se pensent meilleurs que d’autres. Les mentalités ne sont pas toutes passées au XXIème siècles : certains esprits, plus étroits que les autres, sont subi le bug de l’an 2000 et sont repartis 100 ans en arrière (au moins). Le pire étant que loin d’être relaté comme un comportement haineux et détestable, cet élan de haine est relayé par certains journaux (comme le Figaro) qui ne cachent en aucune façon leur appartenance politisée et religieuse archaïque.

 

         « Ô, Dieu miséricordieux, sauve la France des mécréants homosexuels qui veulent pervertir nos valeurs et l’avenir de tous nos enfants », en conduisant la France et le monde à sa perte ! Regardez -les oser revendiquer le droit de célébrer leur amour comme s’il s’agissait de quelque chose de sain ! Regardez-les vaquant à leur vie glauque et perverse, espérant pouvoir s’unir officiellement et adopter, ou pire, faire-faire des enfants ! Ne peuvent-ils pas rester dans l’ombre, et vivre secrètement leur amour loin des yeux sanctifiés de vos croyants les plus fervents ? N’ont-ils pas honte d’exister et de réclamer ce droit ? Ne peut-on pas aller les tuer dans leur sommeil, pour purifier la terre de leur existence salissante ? »

 

         Car en effet, nous existons. Nous sommes même vos propres enfants (car, jusqu’alors, tout LGBT est le fruit d’une union bénie hétérosexuelle). Et dans la rue, aujourd’hui comme il y a quelques mois, les idées, propos et actions représenteront le fond des pensées les plus homophobes qui soient. Mais attention, surtout ne pas cataloguer ces marches contre l’égalité des droits comme une homophobie : ces pauvres erres n’y voient là que notre propre bonheur ! Ils ne sont pas homophobes, voyons, et penser le contraire serait les insulter ...

 

          Mais pour qui nous prend-on ? Il s’agit bel et bien d’homophobie, d’une peur d’un inconnu qui les force à avoir une opinion sur quelque chose qui les dépasse. Et le jour où ils seront directement concernés (10% de la population française est LGBT : qui a au moins 100 personnes dans son entourage familial et d’amis connaît 10 LGBT sans le savoir ...), soit cracheront leur bile avec une ferveur plus grande encore, soit apprendront à voir le monde et accepter sa riche diversité.

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